Saint André de Bascassan
Pierre Haristoy
Extrait de l’ouvrage
Les Paroisses du pays basque pendant la période révolutionnaire
par l’abbé P. Haristoy,
tome II, Pau imprimerie Clignancourt, 1899, pages 238-239.
Saint André de Bascassan, ancienne commune, était l’annexe
d’Alciette. Bascassan figure, en 1613, sous le nom de Vascazen dans une charte
de Pampelune et sous celui de Vazcazan dans Martin Biscay. L’évêque nommait à
la cure d’Alciette-Bascassan. La population de l’annexe, en 1719, était de 106
communiants. Le revenu de la cure était de 4 à 500 l . provenant de la dîme
des novales (1) et de la prémice différemment payée par les diverses familles.
Les décimateurs, à Alciette, étaient le prince de Tingry comme seigneur de la
salle d’Etcheverry et la confrérie de Ste-Catherine de St-Jean-Pied-de-Port et,
à Bascassan, le baron de Larralde pour la moitié et la même confrérie de
St-Jean-Pied-de-Port pour l’autre moitié. A Alciette, il y avait la prébende de
Libieta, rentrant 73 l .
18 s. à la charge d’une messe par semaine, une fondation de 29 l . sur la maison
presbytérale pour la célébration de la messe matutinale et enfin 18 obits. En
fait de confrérie, il y avait celle de Jésus, approuvée par Mgr de
Lavieuxville. A Bascassan, il y avait dix anniversaires.
Prêtres, originaires ou desservants de la paroisse: Pre
Cortiade-Guittentenea, né à Ossès en 1686, ordonné en 1717, nommé curé
d’Alciette le 4 novembre 1719 ; — Jean Donestebé, curé en 1700, prêtre en
1726, prébendier de Libieta ; — Dque St-Martin (connu sous le nom
d’Etchart), né à Alciette en 1705, ordonné le 22 décembre 1751, envoyé à
Aincille en 1737 en qualité de vicaire ; — Sanson Ehuletche, né en 1783,
vicaire à Alciette, St-Jean-Pied-de-Port, St-Palais, curé de Lecumberry,
sacristain de la cathédrale de Bayonne, le 14 février 1824.
Période révolutionnaire : Ahaxe fut, du moins au
commencement de la Révolution ,
le rendez-vous de quelques prêtres munis des pouvoirs diocésains. On y trouvait
l’abbé Etcheverry, cure de Hasparren, vicaire général, l’abbé d’Elissagaray,
official du pays de Cize et aussi vicaire général. Le curé de la paroisse était
l’abbé d’Etcheverry, non moins digne de la confiance de son évêque. Il refusa
le serment civil, et fut forcé de prendre le chemin de l’exil. En 1793, on fit
l’inventaire de ses meubles dans la maison d’Elissagaray qui servait de
presbytère. A son départ pour l’émigration qui sans doute eut lieu cette année,
son mobilier fut porté chez la veuve d’Elissagaray, seconde femme du père du
curé de St-Jean-Pied-de-Port. Les biens de l’abbé d’Etcheverry furent
séquestrés et vendus en deux lots. La Révolution emporta de l’église d’Ahaxe tout ce
qu’il y avait d’ornements, linges et vases sacrés ; de plus, elle vendit
vingt-neuf pièces de terre appartenant au fond prébendal, aux particuliers
d’Alçu, de Falconnet et Casalong émigrés (2).
Le curé d’Alciette était l’abbé Joandarraints. Fidèle à sa
conscience, il eut l’honneur d’être déporté au mois de septembre 1792. Son
église perdit un calice, une patène, un ciboire, avec ses ornements et linges
(3). Bascassan, son annexe, dut sans doute subir le même sort. Les registres
paroissiaux de St-Michel révèlent, à la date, de 1796, la présence des abbés
d’Elissagaray, curé de St-Jean-Pied-de-Port et d’Etcheverry, curé d’Ahaxe, à
Val Carlos (Espagne) administrant les sacrements aux fidèles, qui en foule
recouraient à leur ministère.
A la reprise du culte, Dominique Etcheverry, d’Orègue,
croyons-nous, devint curé d’Ahaxe-Alciette et Bascassan réunis.
(1)
Terre
nouvellement défrichée et mise en culture.
(2)
Voir
à l’Appendice les pièces justificatives I. K. N.
(3)
Ib.
A. C. H.
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