vendredi 27 janvier 2017

Odile Contamin: Alzieta, beste eliza bat ondoan.

Alzieta

d'après Mme Odile Contamin
Docteur en histoire de l’art
Conservatrice honoraire de la villa Arnaga à Cambo

Le texte suivant a été réalisé à partir de l’enregistrement audio de l'intervention de Mme Odile Contamin en l'église d'Alciette lors d'une visite guidée organisée par l'association Hergarai bizi qui regroupe les six villages de cette vallée bas-navarraise située au pied du pic de Behorlegi.  Elle a eu lieu le 20 septembre 2015. Des notes explicatives ont été ajoutées pour préciser le sens de certains termes. Le texte a été revu par Mme Odile Contamin.




Après avoir présenté la situation géographique d'Alciette, Mme Odile Contamin situe l'église de ce village dans son contexte culturel: église, cimetière, tombes et maisons constituent un ensemble relié et cohérent avec le hil bide ou chemin des morts, ainsi que le jarleku ou place occupée par la maîtresse de maison à l'église. La conférencière poursuit son exposé à l'intérieur de l'église. En voici la teneur.
Sainte Croix d'Alciette fut église paroissiale jusqu'au Concordat en 1801 (1). A cette date, elle fut déclassée et elle est depuis une église secondaire. Après la réunification des trois paroisses, Ahaxe, Alciette et Bascassan, Ahaxe est devenue église principale paroissiale et les deux églises de Bascassan et d'Alciette ont pris le statut de chapelles. La différence entre les deux est qu'une église a un usage paroissial public pour les cérémonies sacramentielles (2) telles que les messes dominicales, les mariages et les enterrements. En revanche, la chapelle est destinée à l'usage des particuliers. Par exemple, cela correspond ici à l'usage des tombes au cimetière. La chapelle est fermée. Pour demeurer en fonction sacralisée, une messe doit y être célébrée chaque année.
Lorsque l'on arrive ici, l'édifice donne l'impression d'être petit et plutôt modeste. mais lorsque nous pénétrons à l'intérieur, grande est notre surprise: nous nous trouvons face à un très beau décor, opulent, de type baroque, qui date du XVIIe siècle.



Fresque à demi effacée
Je vous propose tout d'abord d'examiner ce panneau sombre, sur le mur de gauche et qui semble assez illisible. L'ensemble du bâtiment a été restauré en 2006, opération conduite par la DRAC Aquitaine. Ont alors été mises à jour des peintures murales anciennes qui étaient cachées par un enduit, depuis une époque difficile à préciser. Sur cet élément de mur, nous distinguons aujourd'hui la silhouette de la tête d'un cheval côté gauche. Au-dessus, se trouve un cavalier et sur la droite, deux zones où la couleur ocre apparaît. Un personnage barbu regarde en direction du cavalier qui tient entre ses mains un vêtement. Deux interprétations sont possibles pour définir le sens de cette peinture. Il peut s'agir de saint Martin coupant son manteau pour en offrir la moitié à un pauvre se trouvant à ses pieds. A l'arrière-plan, on croit deviner un arbre. D'où une autre hypothèse, il s'agirait de l'entrée du Christ à Jéricho, mais il était sur une mule, alors qu'il semble bien qu'il s'agisse ici d'un cheval. Dans l'iconographie traditionnelle de cette scène, Zachée (3) est représenté dans un arbre, un autre personnage met son manteau par terre pour que le Christ marche dessus. La première hypothèse paraît la plus probable.
Cette peinture murale semble dater du XIVe ou du XVe siècle et elle a de fortes similitudes avec les peintures murales que l'on connaît dans d'autres églises. La fresque est une peinture murale particulière: elle intègre le pigment dans le mur, le pigment étant mélangé avec un enduit mouillé. Au moment du séchage, le pigment s'intègre au mur, il adhère totalement et il est opaque. Les peintures murales en revanche, sont réalisées sur un enduit sec et elles intègrent différents liants : cire, huile, colle, etc., elles sont plus brillantes. Les fresques qui sont en partie cachées derrière la chaire sont des motifs décoratifs.
Venons-en maintenant au magnifique retable de style baroque (4) qui est devant nous, avec sa profusion de peintures et de couleurs.



Le retable
Lors de l’installation de ce retable au XVIIe siècle, nous sommes au moment de la Contre-Réforme (5), à la suite du Concile de Trente (6). Il s'agissait de lutter contre la Réforme proposée par les Protestants en montrant aux chrétiens que le catholicisme était plus fort que le protestantisme. L'Eglise catholique a ainsi voulu rendre plus visible le texte biblique en valorisant les sacrements, ainsi que le culte de la Vierge Marie dont les protestants niaient l'importance. Rendre visible le texte de l'ancien et du nouveau testament auprès de populations majoritairement illettrées, cela supposait un souci du spectaculaire et de la mise en scène théâtrale. L'Eglise va donc mettre en scène le sacrement de l'eucharistie (7) et la trans-susbstantiation (8).
Le tabernacle (9) sera fixé sur l'autel à partir de 1624, jusqu'alors il n'était pas fixé. Figuraient auparavant de petites niches, des columbariums, et autres éléments mobiles. Tout autour du tabernacle et de l'autel, sera créé un décor théâtral dans le but d’expliquer que le Christ est venu sur terre pour sauver les hommes. Par sa mort et sa résurrection, il va entrainer le peuple vertueux qui est dans l'église. Tous les retables ont ce but, ils ont pour fonction de mettre en scène de façon théâtrale le sacrement de l'eucharistie (2). 
En fonction des moyens économiques des paroisses, le retable sera plus ou moins important. Nous sommes dans une petite paroisse rurale disposant de peu de moyens. Au lieu de présenter de grandes sculptures dorées, les habitants vont solliciter un peintre accompagné éventuellement d'une équipe, comme il en existait à l'époque. Ils sont itinérants, vont de paroisse en paroisse et signent des contrats pour des chantiers. Ils n'étaient pas grassement rémunérés, simplement nourris et logés pendant la durée du chantier.




A Alciette, figurent seulement quelques sculptures et des éléments d'architecture autour de saints importants dans la doctrine de l'Eglise. Tout autour, l'artiste va peindre sur de simples planches en bois. Sur le mur de gauche, se trouve la Vierge Marie, ce petit retable étant de la même époque que le retable principal.
Le retable suit précisément les consignes envoyées par Rome et transmises par l’évêque du diocèse. Ces consignes ont été écrites en latin par l’évêque de Milan, Mgr Saint Charles Borromée à la fin du concile de Trente, en 1563. En voici un extrait : «Le chœur doit être plus élevé que le reste de l’église, l’autel majeur sera édifié sur une estrade de trois degrés». Vous le voyez, à Alciette, nous avons effectivement ces trois degrés. «Les autels seront de pierre ou avec des colonnes, selon l’usage provincial avec une fenestrella pour les burettes du côté de l'épître, un clou pour accrocher la barrette du prêtre, une clochette pour l'Elévation, une  grille pour interdire aux chiens d’approcher» (10).
Tout cela va être suivi à la lettre. Dans un premier temps, au début du XVIIe siècle, les textes seront traduits en français et publiés pour la première fois en 1624 à Lyon. Ensuite, ils seront diffusés dans tous les évêchés des diocèses. Celui de Bayonne les transmettra lors des visites de l’évêque dans les paroisses.
Sur tout retable figure en bonne place la représentation de ceux qui vont servir d’intercesseurs entre la terre et le ciel, entre les humains et Dieu le Père qui est au-dessus. Nous avons au centre une représentation intéressante et assez originale de l’Enfant Jésus au Temple avec Saint  Joseph, son père, qui tient dans ses mains un cierge. Sa mère, la Vierge, est à genou et vient présenter l’enfant au Grand Prêtre reconnaissable par sa mitre particulière.



Décor d’architecture
Cette scène principale est encadrée par deux grands saints, la plupart du temps toujours les mêmes sur les retables : à gauche, saint Pierre avec sa clef et à droite, saint Paul muni de son épée. D’autres saints sont également présents : à droite, une sainte martyre tenant la palme, à ses pieds figure une roue. Il s’agit de sainte Catherine d’Alexandrie. A gauche, se trouve celui qui va peser les âmes avec sa balance, il descend du ciel grâce à ses ailes et va terrasser le dragon qui est caché derrière le coffret où se trouve l’enfant Jésus. C’est saint Michel au-dessus de l’enfer. Le personnage est peint avec une armure de l’époque Louis XIII.
Au-dessus, le crucifixion est représentée, entourée de quatre anges. A gauche, nous voyons une des saintes femmes en pleurs, peut-être la Vierge Marie. De l’autre côté, saint Jean Baptiste et son agneau. L’ensemble est plaqué au mur et veut donner l’illusion qu’il y a des sculptures.
Le peintre a réalisé autour des personnages un décor d’architecture avec un entablement et des volutes. Au-dessus des parties circulaires, des attiques, figurent des pots à feu (10 bis), comme dans tous les retables baroques : un vase, ou plutôt une urne, d’où sortent des flammes qui symbolisent l’ardeur de la foi et des prières, la force du culte, la flamme du divin. Tout autour sont représentées des arabesques accompagnées de petits anges. Les volutes en bois sculpté sont étonnantes. On a l’impression que le sculpteur a pris deux morceaux de retable. D’habitude, les volutes partent du bas et montent vers le haut. Ici, elles sont à  l’envers, comme si l’artiste avait voulu remplir l’espace à l’aide de morceaux trouvés plus bas. La qualité de l’exécution de tout cet ensemble montre que nous sommes ici dans une certaine naïveté, le terme d’art primitif apparaît inadéquat car trop connoté.
Le peintre qui a œuvré à Alciette n’est pas un grand artiste formé dans une académie prestigieuse, mais un artiste modeste dont le coup de pinceau reste simple. Cela apparaît dans l’importance qu’il donne au trait. Comment peint-il les visages ? Le nez est marqué par un grand trait, un cerne, une ligne qui va former les sourcils. La structure du visage est soulignée par des traits noirs. Le volume est signifié par une tache rouge, il n’y a pas de modelé très élaboré. En revanche, la peinture est expressive, telle celle de sainte Catherine, avec une expression tout à fait charmante, une sorte de vivacité, au-delà de la naïveté. Nous ne sommes pas dans le réalisme.
La Vierge sur le mur de gauche, est de la même époque que le retable central et probablement du même peintre. Les couleurs, les détails de la draperie sont donnés par des traits colorés, une seule couleur, un coup de pinceau avec des à plats et des cernes.




Sur la voûte
Pour donner davantage d’importance à ce décor, le peintre va couvrir la voûte du chœur et de la nef d’un ciel étoilé d’où vont émerger deux séries de figures importantes. De chaque côté, dans la partie inférieure, sont peints plusieurs apôtres. Ils sont bien identifiés, le peintre ayant indiqué leurs noms dans le tableau : saint Jean l’Evangéliste, saint André reconnaissable avec sa croix, saint Simon et sa scie, saint Barthélémy avec son couteau (il a été écorché lors de son supplice, la peau lui a été arrachée). De l’autre côté, nous avons saint Marc avec son lion, saint Jacques le Majeur, celui des pèlerins, saint Philippe apôtre, avec une croix et un livre, enfin saint Jacques le Mineur.
Ces deux séries de peintures sont d’une main différente de celle du retable. Les yeux ne sont plus peints à l’aide de cernes, mais avec une recherche de volume et d’expression empreints d’une part de naïveté. Tous les personnages se détachent sur un paysage. Certains affirment que ces peintures sont postérieures, mais elles semblent de la même époque. La manière de dessiner les vêtements est très proche, nous sommes encore avec des aplats, dans une approche non réaliste, même s’il y a une volonté de donner du relief et du volume.




Au sommet de la voute, le médaillon central représente la Sainte Trinité. On va de la terre vers le ciel comme dans tous les retables. Dieu est la figure centrale, au-dessus de toutes les autres. Nous avons donc le visage de Dieu le Père qui bénit les fidèles avec ses deux doigts levés et tient le monde dans l’autre main. L’artiste ne disposait pas d’une place suffisante pour le placer au-dessus des autres personnages sur la surface verticale du retable. Il l’a donc peint sur la voûte céleste. Dieu le Père est accompagné du fils, dans un premier médaillon, le Saint Esprit figurant dans un second. Leurs visages sont assez abîmés, les cernes n’apparaissent pas précisément. Le parti pris de restauration est de ne pas refaire la peinture, il convient de respecter l’objet en son état. Sur la voûte, figure également le monogramme IHS, abréviation et translittération imparfaite du nom de Jésus en grec, ainsi que le signe de Marie, mère du Christ.
Il est étonnant de ne pas trouver sur le retable central la figure de la Vierge, alors que dans la plupart d’entre eux, la Vierge occupe une place prépondérante. Souvent, elle est représentée à la place d’honneur, au-dessus du tabernacle. A Alciette, figure à cet endroit une petite figurine tardive datant sans doute du XIXe siècle et qui représente le Christ. A l’origine, il est probable qu’il y avait là une Vierge. Mais les retables ont été souvent remaniés, en particulier au moment du Concordat.
A la base de la voûte, une poulie en bois côté gauche et des éléments en bois peint à droite, dont  l’extrémité est brisée avaient semble-t-il la fonction suivante : descendre ou remonter une lampe du Saint Sacrement (11) ou une lanterne, un peu comme au centre de la nef pour la suspension du lustre.
Le retable d’Alciette et celui de Bascassan, sont extraordinairement touchants par leur simplicité et le souci de respecter les canons édictés par Rome.



Tribune et sacristie
Sur le côté, nous avons une tribune. Les spécialistes ne sont pas tous d’accord sur son origine et sa fonction. Certains disent qu’elle était destinée à un chantre (12). D’autres affirment que cette tribune était occupée par une famille de notables. Il s’agit donc d’un emplacement réservé. Pourquoi ? Parce quelqu’un a donné une somme d’argent, selon le principe suivant : pour obtenir un privilège, il faut payer… Ici probablement, une famille disposait d’un espace bien particulier.
La tribune donne accès à la chaire Celle-ci a été rajoutée au moment où le retable a été réalisé au XVIIe siècle, toujours dans le cadre des consignes du concile de Trente qui ont donné de l’importance à la parole. Le prêtre est alors monté sur une chaire pour prêcher.
A gauche du retable se trouve une statuette placée dans un coffret vitré. Il s’agit de l’enfant de Prague, une image du Christ enfant. Ce nom a été donné à cette figurine de cire, du fait de miracles accomplis à Prague autour de cet enfant-roi (13). Tout cela montre l’importance accordée aux miracles à une époque où le catholicisme s’oppose au protestantisme. Une signification est ainsi donnée aux dogmes. Dans la sacristie, est suspendu un petit vêtement correspondant à l’ancien vêtement porté par cet enfant. Le même motif d’enfant-roi figure sur le devant de l’autel.
Toujours dans la sacristie, nous avons la reproduction d’une gravure dont l’original se trouve aux archives départementales de Bayonne, conservé dans de meilleures conditions d’hygrométrie. Elle représente un Christ crucifié pour sauver les hommes. Cette gravure a fait également l’objet d’un classement. Nous sommes toujours dans l’esprit XVIIe siècle de la contre-réforme.

Galeries et fonds baptismaux
On se demande toujours à quelle époque les galeries ont été construites dans l’ensemble des églises du Pays Basque. Un texte de l’époque d’Henri IV, celui de Pierre de Lancre dans son fameux ouvrage, Tableau de l’inconstance des mauvais anges et démons, signale qu’en Labourd toutes les églises comportent trois étages de galeries. Leur construction est liée à l’augmentation de la population à partir du XVIe siècle du fait de la pacification du pays et de la croissance économique, avec l’arrivée du maïs. La plupart des églises d’Iparralde n’ont qu’une seule nef. Au lieu d’agrandir les églises en construisant des nefs latérales, il a été décidé de construire plusieurs niveaux de galeries afin d’augmenter la capacité du bâtiment. Leur poids ne va pas exercer de pression latérale sur les murs, il sera supporté par des poutres et des étais triangulaires, des jambes de force. Il s’agit d’une solution économique à moindre frais.
Les femmes vont occuper le rez-de-chaussée parce que des dalles funéraires familiales sont posées à cet endroit. L’etxeko andere a en effet en Pays Basque un rôle de gardienne du culte des ancêtres. Au moment du deuil, elle allumait sur le jarleku une bougie, ezkoa (14), enroulée dans un petit panier. L’etxeko andere fait le lien entre les vivants et les morts, entre le passé et le présent. Elle ne s’installera pas sur les galeries qui seront réservées aux hommes.



A droite en entrant, nous avons une grande statue du Christ. Il daterait du XVe siècle et serait donc bien antérieure au retable, avec une originalité dans la façon dont est disposé le périzonium, tissu entourant les reins du crucifié. Le visage de ce Christ est pacifié, il ne souffre plus, sa mission étant accomplie. Les pieds des statues de Christ en croix ne sont croisés qu’à partir du XIVe siècle, c’est ainsi que l’on a pu dater approximativement celui que nous avons sous les yeux. La croix proprement dite a été changée, elle est plus récente.

Les fonds baptismaux : nous sommes devant un élément essentiel correspondant au sacrement du baptême. Le tableau de la partie supérieure représente le baptême du Christ par saint Jean sur les bords du Jourdain. A l'arrière-plan figure un paysage représenté avec toujours cette authenticité, cette simplicité, cette fraîcheur, caractéristiques de l’œuvre du peintre anonyme qui est intervenu en l’église d’Alciette. Une inscription figure à l’intérieur, mais elle est difficile à déchiffrer.


(1) Le Concordat ou régime concordataire est le régime organisant les rapports entre les différentes religions et l’État dans toute la France de 1801 à 1905, date de la séparation des Églises et de l'État ; sauf en Alsace-Moselle, où il est toujours en vigueur. Le régime concordataire fut introduit, sous le Consulat, par la loi du 18 germinal an X (8 avril 1802), relative à l'organisation des cultes.
(2) Le sacrement est un rite cultuel revêtant une dimension sacrée. Pour les croyants, dans le christianisme, le sacrement produit un effet dont la source est Dieu, qui donne sa grâce. Ils y trouvent le symbole et le moyen d'une alliance entre Dieu et les hommes. On définit théologiquement un sacrement comme étant un signe destiné à donner ou à augmenter la grâce sanctifiante des croyants. Dans l'église catholique les sacrements sont au nombre de sept: le baptême, qui marque l'entrée d'une personne dans la communauté des chrétiens; l'eucharistie, partage du pain et du vin consacrés par le prêtre et devenus le corps et le sang du Christ ; la confirmation qui renouvelle l'engagement du baptême ; le sacrement de réconciliation (appelé aussi sacrement de pénitence), le chrétien reconnaît ses péchés et en demande le pardon, qui lui est donné par le prêtre ; l'onction des malades appelée aussi extrême-onction, sacrement des malades et des mourants administré pour les aider à supporter leurs souffrances ; le mariage, qui unit un chrétien et une chrétienne comme époux et épouse ; enfin l'ordination, qui donne aux prêtres le pouvoir d'exercer leur fonction sacrée, c'est-à-dire de produire, par l'Église, les sacrements.
(3) Zachée est un personnage du Nouveau Testament, mentionné dans l'Évangile selon Luc (19, 1-10) comme étant un collecteur d'impôts de Jéricho. Les collecteurs d'impôts étaient souvent corrompus et détestés par beaucoup de leurs compatriotes Juifs, qui les voyaient comme des traîtres travaillant pour l'Empire romain. À l'époque, la production et l'exportation de baume étaient centrées à Jéricho, ce qui rendait Zachée important et riche. Dans le récit, Jésus passe à Jéricho pour aller à Jérusalem. Zachée, décrit comme un homme de petite taille, n'arrive pas à le voir à cause de la foule imposante qui s'empresse autour de lui. Il décide alors de grimper sur un sycomore afin de voir Jésus. Quand celui-ci arrive au pied de l'arbre, il lève les yeux vers Zachée, s'adresse à lui par son nom, et lui dit de descendre, car il a l'intention de visiter sa maison. La foule est choquée que Jésus, un Juif, se souille en s'invitant chez un collecteur d'impôts. Touché par l'audace de cette demande, Zachée se repent publiquement de ses actes de corruption, s'engage à verser un dédommagement aux personnes à qui il a fait du tort et organise une fête dans sa maison.



(4) Le baroque est un mouvement artistique qui trouve son origine en Italie dans des villes telles que Rome, Mantoue, Venise et Florence dès le milieu du XVIHYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/XVIe_si%C3%A8cle"eHYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/XVIe_si%C3%A8cle" siècle et qui se termine au milieu du XVIIIHYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIIe_si%C3%A8cle"eHYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/XVIIIe_si%C3%A8cle" siècle. Le baroque, qui touche tous les domaines, se caractérise par l’exagération du mouvement, la surcharge décorative, les effets dramatiques, la tension, l’exubérance, la grandeur parfois pompeuse et le contraste, ce même contraste dont parlait Philippe HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Beaussant"Beaussant : l’époque baroque a tenté de dire « un monde où tous les contraires seraient harmonieusement possibles». Il touche tous les domaines artistiques, sculpture, peinture, littérature, architecture, théâtre et musique et se répand rapidement dans la plupart des pays d’Europe.
(5) La Contre-Réforme est le mouvement par lequel l'Église catholique romaine réagit, dans le courant du XVIHYPERLINK "file:///C:/wiki/XVIe_si%25252525C3%25252525A8cle"eHYPERLINK "file:///C:/wiki/XVIe_si%25252525C3%25252525A8cle" siècle, face à la Réforme protestante. La Contre-Réforme prend place dans une vaste aspiration à la réforme et au renouveau religieux qui traverse l'Occident chrétien depuis le XVe siècle. Elle répond en partie aux objectifs de l'Église catholique visant à faire reculer et disparaître le protestantisme. Elle permet de doter l'Église catholique des outils spirituels et matériels pour amorcer une reconquête partielle des régions acquises aux différentes Églises protestantes et amorcer une renaissance religieuse. Les oppositions postérieures au protestantisme se définissent dans le cadre de l'antiHYPERLINK "file:///C:/wiki/Antiprotestantisme"-HYPERLINK "file:///C:/wiki/Antiprotestantisme"protestantisme.
(6) Le concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique. Convoqué par le pape Paul III le 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther dans le cadre de la Réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545 et se termine le 4 décembre 1563. Étalées sur dix-huit ans, ses vingt-cinq sessions couvrent cinq pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et se tiennent à Trente dans la cathédrale de San HYPERLINK "file:///C:/wiki/D%25252525C3%25252525B4me_de_Trente"Vigilio, puis à Bologne et enfin à nouveau à Trente.
(7) L'Eucharistie est un des sacrements chrétiens. Elle occupe à ce titre une place centrale dans la doctrine et la vie religieuse de la plupart des confessions et associée à la célébration liturgique principale du culte chrétien : la messe.
(8) La transsubstantiation est, littéralement, la conversion d'une substance en une autre. Le terme désigne, pour les chrétiens catholiques, la conversion du pain et du vin en corps et sang du Christ lors de l'eucharistie.


(9) Le tabernacle désigne, dans l’Église catholique romaine, le meuble (ouvrage de menuiserie, d'orfèvrerie, de marbre) qui abrite le ciboire contenant les hosties consacrées au cours de la messe. Il est en général placé au-dessus de l’autel. Il est utilisé pour l'adoration eucharistique. Par extension, il désigne un édicule ornant les façades d'églises, sorte de petite maison surmontée d'un toit pointu à pinacles et qui peut abriter une statue.
(10) Fenestrella: diminutif de fenestra, petite fenêtre ou fenêtre qui n'a pas les dimensions ordinaires. Burettes: ce sont deux flacons utilisés pour la célébration de l'Eucharistie dans la liturgie catholique. Généralement placés sur un plateau, l'un contient le vin qui servira durant la consécration, et l'autre de l'eau. Barrette: il s'agit d'une coiffe de forme carrée, en étoffe doublée de tissu épais, de carton ou de cuir, autrefois portée au chœur par les clercs qui n'avaient pas l'usage de la mitre et parfois comme coiffure ordinaire en dehors des églises. Elle possède à son sommet une houppe ou un cordon duquel partent trois ou parfois quatre cornes.
(10bis) L'attique: en architecture, est la partie supérieure qui vient couronner une construction. Il est placé au-dessus d'un entablement, formé d'un corps rectangulaire, plus large que haut, d'une corniche et généralement d'une base. Pot à feu: Le pot à feu est un ornement architectural composé d'un vase en pierre en ronde bosse surmonté d'une flamme. Ce motif, utilisé surtout à partir du XVIe siècle, se retrouve principalement dans l'architecture classique et dans l'architecture baroque; il est inspiré de pièces d'artifice en forme de pot et remplies de fusées.
(11) La lampe du Saint Sacrement était à l'origine une lampe à huile, allumée en permanence pour marquer la présence du Saint Sacrement dans le tabernacle. À l'époque moderne, la lampe est électrifiée et comporte un verre rouge.



(12) Personne qui chante aux offices religieux.
(13) L’enfant Jésus de Prague représente Jésus de Nazareth encore enfant. Selon la légende, elle est l’œuvre d’un moine qui l’a sculptée à la demande de Jésus. Alors que c'est à Prague qu'elle devint le support de l'expansion de la dévotion envers l'enfance de Jésus, la statuette serait en réalité originaire d'Espagne. Elle serait en effet l'œuvre d'un moine qui l'a sculptée sur l'ordre de Jésus et elle aurait appartenu à sainte Thérèse d'Avila (qui avait pris pour nom de religion Tereza de Jesus), laquelle l'aurait transmise à une amie, Maria Maximiliena Manrique de Lara y Mendoza, dame d'honneur de l'impératrice née Marie d'Espagne. C'est sa fille, Polyxène de Pernstein, princesse de Lobkowicz,, qui l'aurait rapportée à Prague. L'église où se trouve la statuette, Sainte-Marie-de-la-Victoire, sise à MaláHYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Mal%C3%A1_Strana" HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/wiki/Mal%C3%A1_Strana"Strana, s'appelait auparavant église de la Sainte Trinité. L'église fut donnée par l'empereur Ferdinand II du Saint-Empire et le conseil municipal de Prague aux pères carmes qui s'étaient installés dans la ville à partir du 22 septembre 1624. Ils renommèrent l'église en référence à la bataille de la Montagne Blanche qui marque, le 8 novembre 1620, la victoire des armées catholiques et impériales sur les troupes de la Réforme protestante en Bohême. Durant cette bataille, le Père Dominique, un carme envoyé par le pape Paul V à la demande de l'empereur Ferdinand II, avait mis en évidence une image pieuse abîmée par les troupes protestantes afin d'encourager le zèle des Impériaux. Par reconnaissance, l'empereur Ferdinand II installa les carmes à Prague en 1624, et ceux-ci apportèrent avec eux la dévotion à l'enfance de Jésus. Tant qu'il était à Prague, l'empereur veilla au bien-être matériel des Carmes mais la situation devint plus difficile après son départ. C'est dans ce contexte que la statuette est offerte par Polyxène de HYPERLINK "https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Polyx%C3%A8ne_de_Pernstein&action=edit&redlink=1"Pernstein, princesse Lobkowicz, au couvent des Carmélites de Prague en 1628, année de la mort de son époux, Zdeněk Adalbert Lobkowicz, généralissime des armées impériales qui avait pris part à la bataille de la Montagne Blanche. La statuette servit dès lors de support à la dévotion des Carmes envers l'enfance du Christ qui acquit rapidement la réputation d'être très riche en grâces. Mais les vicissitudes de la guerre de Trente Ans provoquèrent le retour des troupes protestantes en 1631. La statue eut alors les mains brisées par les "prédicants", et fut oubliée durant quelques années. En 1637, le père Cyrille de la Mère de Dieu revint à Prague. Il obtint du prieur la permission de réinstaller la statue dans un oratoire. Le prieur refusa en revanche de faire réparer les mains de la statuette car la réparation était trop coûteuse. Un ancien commissaire général de l'administration impériale, Daniel Wolf, accepta de prendre à ses frais la réparation alors même qu'il connaissait une situation financière tendue. À peine réparée, la statue fut à nouveau abîmée, et le même Daniel Wolf se proposa une nouvelle fois. Sitôt arrivé chez lui avec la statue, il se vit remettre par l'administration impériale une somme importante qu'il attendait depuis fort longtemps. De nombreux faits miraculeux encouragèrent à nouveau la dévotion envers l'enfance de Jésus à travers la statue et celle-ci acquit une nouvelle réputation. Le 14 janvier 1644, fête du Saint Nom de Jésus, fut inaugurée une nouvelle chapelle conçue pour abriter la statue. La dévotion ne cessa alors de s'amplifier et la statue reçut la visite de Ferdinand III ou encore du comte Philippe de Mansfeld. Arrivés à Prague le 26 juillet 1648, les troupes suédoises furent frappées par la ferveur de la dévotion entourant la statue. En 1655, en signe d'hommage, le comte Bernard de Martinitz, grand marquis de Bohême, offrit une couronne d'or à l'Enfant-Jésus. Le 19 mars 1655, une nouvelle chapelle fut achevée et inaugurée. Le développement de la dévotion envers l'Enfant-Jésus de Prague devait beaucoup au père Cyrille de la Mère de Dieu : celui-ci mourut le 4 février 1675, sans que la dévotion ne s'éteigne pour autant. Un nouveau supérieur, le Père Emmeric, publia en 1737 un ouvrage retraçant l'historique de la statuette, de la dévotion dont elle est le support et des miracles qui l'accompagnent, intitulé Du grand et du petit monde de Prague. Le 13 janvier 1741, la statue fut solennellement placée au dessus du nouvel autel latéral, plus grand, construit à droite de la chaire. Le pèlerinage continua à s'épanouir jusqu'à l'arrivée du joséphisme à Prague. Ce mouvement, initié par l'empereur Joseph II du Saint-Empire, entraîna la fermeture de soixante-dix églises, chapelles et couvents à Prague, dont le couvent des Carmes qui fut transformé en gymnase public.
(14) Sur les rites funéraires et l’usage d’ezkoa, voir Michel Duvert, le catalogue de l’exposition Argizaiola San Telmo museoan, une salle du Musée pyrénéen de Lourdes consacrée à ce type de fabrication et de pratique cultuelle. 










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire