Bascassan
La chapelle de Saint André
Par Gérard Eder
Si aujourd'hui beaucoup de gens connaissent le nom de Bascassan c'est essentiellement parce que sa chapelle est citée dans tous les guides concernant le Pays Basque. Elle a été filmée et photographiée à de nombreuses reprises, tant pour le cinéma que pour la télévision ou les revues et magazines consacrées au tourisme et aux voyages. Restaurée de 2004 à 2007, elle est donc le point de référence par excellence du hameau. Cette chapelle est dédiée à Saint André qui, selon la tradition, était né en Palestine et fut le premier disciple de Jésus. C'était aussi le frère de Simon, le futur Saint Pierre. André aurait été crucifié à Patras, en Grèce, en 60 de notre ère sur une croix en forme de X. Cette croix figure notamment sur le drapeau basque mais aussi celui d’Ecosse dont André est le saint patron.
Une datation approximative
La chapelle est mentionnée pour la première fois au début du
XIVe siècle en 1302. Elle a donc largement plus de 700 ans. Mais quand
a-t-elle été construite ? On n'en sait rien. On peut cependant avancer une
hypothèse. Cette chapelle a sa soeur jumelle à Alciette qui elle s'appelle
Sainte Croix. Or, à l'époque des Croisades, il était assez courant de
construire des églises et des chapelles en l'honneur de la Croix et de ceux qui
allaient combattre en Terre Sainte. On estimait que manifester sa foi de cette
manière était un atout supplémentaire pour favoriser la victoire des Croisés en
mettant le Seigneur de son côté. Deux rois de Navarre participèrent à des
Croisades vers cette époque : Thibault 1er en 1239 puis son fils, Thibault II,
le gendre de Saint Louis, en 1270. Au cours de cette dernière croisade,
Saint-Louis et Thibault II perdirent la vie. Il est possible que les deux
chapelles aient été érigées à cette occasion. Peut-être même, pour être plus
précis, vers 1268, année où un effort financier et spirituel en faveur de la
future croisade avait été demandé par Thibault II à ses sujets navarrais. Mais
tant le bâtiment actuel que sa décoration sont beaucoup plus récents et datent
de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle. Cela peut s'expliquer
aisément. Comme nous l'avons vu dans le chapitre consacré aux guerres de
religion, le protestant Montamat détruisit nombre de châteaux et de lieux de
culte catholiques dans la région en 1569. Il est probable que les deux
chapelles connurent un triste sort à cette époque pour être reconstruites
quelques années plus tard —probablement dans le premier tiers du XVIIe siècle— avec
le retour de la paix religieuse et la promulgation de l'Edit de Nantes en 1598.
Des peintures naïves
La chapelle actuelle s'ouvre par un porche surmonté d'un
auvent avec, de chaque côté de la porte, des bancs de pierre adossés au mur.
Pour y entrer, on glisse une clé dans la serrure sur laquelle figure un petit
personnage de fer forgé. La tradition dit qu'il s'agit du diable qui est
transpercé par la clé chaque fois que l'on ouvre la porte. C'est tout un
symbole. A l'intérieur toutes les peintures sont naïves et l'artiste a
reproduit partout le même visage en l'agrémentant d'ajouts divers selon les
personnages. Le nez et les sourcils sont dessinés d'un seul trait. Les
personnages sont peut-être inspirés de gravures qui figuraient à l'époque dans
les almanachs que proposaient les colporteurs. Ils comprenaient un calendrier
qui reprenait en les illustrant les dates des fêtes religieuses et la vie des
Saints. La chapelle possède deux retables divisés en travées, chacune
renfermant un unique personnage. Chaque personnage est séparé des autres par de
petites colonnes cannelées ou torsadées. Le plus important retable, à
trois étages, est ordonné de façon quasi-hiérarchique. Au sommet se trouve Dieu
le Père, qui semble sortir du mur en portant dans sa main gauche un globe
terrestre surmonté d'une croix et en bénissant de sa main droite ; à sa droite
une représentation naïve du Christ portant sa croix sur le bras. Juste
au-dessous se trouve le Christ en croix. La position de ses bras levés vers le
ciel et non perpendiculaires à la croix suggère une influence du Jansénisme, un
austère courant religieux au sein du catholicisme qui se développa aux XVIIe et
XVIIIe siècles. De plus, à la différence des autres personnages du retable,
Jésus est peint sur une toile collée à la paroi. Cela pourrait indiquer qu'il a
été ajouté par la suite alors que le reste du retable était déjà achevé. Il est
entouré, à sa droite, de Saint-Jean Baptiste —reconnaissable à sa houlette de
pasteur et à l'agneau à ses pieds— et de la Vierge Marie essuyant
ses larmes et de Marie-Madeleine. Elle est considérée comme une prostituée
repentie dans la tradition catholique classique, mais comme l'épouse du Christ
dans des écrits du IVe siècle des Coptes, les chrétiens égyptiens. C'est une
thèse qui a été reprise dans le roman à succès de Dan Brown "Da Vinci
Code". A côté de cette dernière, on trouve ensuite le donateur anonyme à
genoux ou peut-être le prêtre de la paroisse de l'époque. Dans ce cas, ce
pourrait être Bernard de Libietta. Enfin au troisième niveau sont représentés de
gauche à droite Saint Léon —patron de Bayonne— portant sa tête dans ses mains,
Saint Pierre Apôtre, avec les clés du Paradis, Saint André Apôtre au centre sur
sa croix en X, Saint Paul Apôtre portant l'épée, car il était d'humeur
guerrière avant sa conversion sur le Chemin de Damas, et Saint Pierre
martyr. Le tabernacle en bois doré, plutôt de facture espagnole, est
beaucoup plus tardif et date sans doute de la fin du XVIIIe, voire du début du
XIXe siècle. Il représente les mêmes saints que ceux du retable principal. Pour
pouvoir l'insérer au bas de ce retable, on a scié au moins deux petites
colonnades décoratives et leur support qui se trouvaient en son centre. Si on
tire un peu vers l'avant le tabernacle, on retrouve derrière celui-ci les mêmes
motifs que l'on voit de chaque côté et qui représentent des fleurs dans un pot,
preuve supplémentaire que le dit tabernacle est postérieur au retable.
Le Saint patron de l'Inquisition
Mais revenons un instant sur Saint Pierre Martyr. C'est un
religieux qui est représenté avec une machette lui traversant le sommet du
crâne, tenant une palme dans la main droite, un livre dans la main gauche. Son
habit permet d'affirmer qu'il s'agit d'un dominicain. Or cet ordre compta dans
ses rangs un Pierre Rosini, canonisé en 1254, deux ans après son assassinat, et
surnommé Saint Pierre de Vérone ou Saint Pierre Martyr. Il vécut en Italie du
Nord au XIIIe siècle et fut un redoutable inquisiteur. Il devint même Saint
patron de l'Inquisition. A ce titre, il envoya au bûcher nombre de malheureux
Cathares ou supposés tels, adeptes d'une religion nouvelle prêchant un retour
au christianisme primitif. On représente généralement Saint Pierre de Vérone
avec une machette, une serpe ou une épée plantée au travers de la tête.
Mais pourquoi un saint italien du XIIIe siècle, qui n'avait jamais mis les
pieds en France ou au Pays Basque, serait-il représenté dans la chapelle de
Bascassan ? On n'en sait rien. On pourrait supposer que l'artiste anonyme qui a
peint le retable était lié aux Dominicains (peut-être même un membre de cet
ordre comme son illustre prédécesseur, le peintre florentin Fra Angelico) ou alors
que c'était le cas du donateur. Peut-être aussi l'évocation de ce Saint
était-elle une façon perfide d'assimiler les Protestants —qui avaient ravagé la
chapelle quelques années auparavant— aux "hérétiques" Cathares ? Le
mystère demeure.
Le retable des femmes
A gauche se trouve un retable à deux étages
principalement consacré aux Saintes Femmes, c'est à dire notamment celles
présentes lors de la
Crucifixion. Il est surmonté d’un oiseau doré symbolisant le
Saint Esprit. Une femme dénote dans cet ensemble : Sainte Catherine
d'Alexandrie. Elle est représentée au deuxième niveau, au centre, et est
reconnaissable à la palme qu'elle porte au bras, une façon naïve d'indiquer
qu'elle venait du Moyen Orient. La roue placée derrière elle rappelle le
supplice qui lui fut infligé. Ce supplice consistait à attacher quelqu'un sur
une roue placée horizontalement que l'on faisait tourner alors que les
bourreaux assénaient des coups de bâtons au condamné jusqu'à ce que mort
s'ensuive. Selon la tradition, elle serait morte en 307, soit deux siècles
après les Saintes Femmes. Sa présence centrale sur ce retable, comme sur
celui de la chapelle d'Alciette, s'explique par le fait que la "Confrérie
de Sainte Catherine" de Saint-Jean-Pied-de-Port touchait la moitié de la
dîme de ces deux chapelles. Pour l'anecdote lors de sa fête, le 25 novembre,
des jeunes filles célibataires et cherchant un mari venaient honorer sa statue
et renouveler sa coiffure. C'est de là que vient l'expression "coiffer
sainte Catherine", c'est à dire n'être toujours pas mariée à 25 ans. A
Paris, dans les milieux de la
Haute Couture , la tradition voulait que soit organisé chaque
année un "bal des Catherinettes" réunissant les petites mains
non-mariées travaillant chez les grands couturiers, coiffées pour l'occasion de
chapeaux extravagants.
Encadrant Sainte Catherine deux représentations de femmes en
assez mauvais état qu'il est difficile d'identifier. Peut-être s'agit-il de
Sainte Anne, la mère de la
Vierge , et de Marie Salomé, sa soeur. Au centre du premier
niveau la Vierge Marie
porte l'enfant Jésus et surplombe l'Enfer où des âmes damnées lui demandent d'intercéder
en leur faveur. A sa droite, se trouve Marie de Cléophas, soeur de Joseph et
donc tante de Jésus, qui apporte du bois et à sa gauche à nouveau Marie
Madeleine. Les spécialistes estiment que les retables de Bascassan sont,
avec ceux d'Alciette et d'Ainhoa, parmi les plus anciens du Pays Basque.
La voute céleste
Le plafond, entièrement peint, symbolise la voute céleste.
Outre une multitude d'étoiles il comprend deux astres, la lune et le soleil,
qui se ressemblent étrangement. On peut d'ailleurs se demander si ces
représentations des astres personnalisés sous forme de visages ne renvoient pas
à un culte pré-chrétien, le soleil et la lune ayant toujours été vénérés comme
des divinités. Plus près du retable, toujours au plafond, dans une figure géométrique
identique à celles des astres, apparaissent quelques figures d'enfants.
Peut-être a-t-on voulu par là symboliser les limbes, un endroit distinct du
Paradis, de l'Enfer et du Purgatoire où étaient censés demeurer les
nouveaux-nés morts avant d'avoir pu être baptisés. Tous attendent donc
tranquillement là le Jugement dernier avant d'être admis au Paradis. Enfin, en
dessous de cette voute céleste, se trouve une frise composée de dessins
géométriques et de fleurs. La restauration de la chapelle, au début des années 2000, a permis de faire
apparaître à certains endroits des vestiges de peintures anciennes qui
rappellent qu'avant d'être blanchis à la chaux —sans doute au XIXe siècle— les
murs étaient entièrement peints de couleurs vives.
Saint Michel à la peine
A droite du retable principal une peinture sur toile représente
Saint Michel terrassant le dragon, animal légendaire qui symbolise en fait le
Démon. Saint Michel est —avec Gabriel et Raphaël— un archange, c'est à dire un
ange haut gradé, une espèce d'officier supérieur des créatures angéliques. Sur
ce tableau, il est habillé à la mode Louis XIII, ce qui permet de le dater
entre 1610 et 1643. De la main droite il tient une épée et de la gauche une
balance pour peser les âmes, ce que faisaient déjà les dieux de l'Ancienne
Egypte. Le Dragon, qui est au sol, cherche avec ses pattes griffues à faire
pencher en sa faveur un des plateaux de la balance. C'est là un thème classique
très souvent repris dans la peinture religieuse qui met en valeur les deux fonctions
de Saint Michel, à la fois juge et guerrier. Mais il est amusant de noter
la position pour le moins étrange de l'épée inclinée vers le bas. En tenant
l'arme de cette façon Saint Michel n'a aucune chance de tuer le Dragon —voire
même de lui infliger une blessure tant soit peu sérieuse— car il ne peut donner
aucun élan et aucune force à sa lame. La raison de cette anomalie a été révélée
il y a quelques années lorsque ce tableau a été restauré. On l'a passé aux
rayons X et on s'est alors aperçu qu'en réalité, dans la peinture d'origine,
Saint Michel tenait l'épée au-dessus de sa tête. Mais le peintre avait mal
calculé ses proportions ce qui fait qu'une grande partie de la lame sortait du
cadre. Il l'a donc effacée puis s'est remis à l'ouvrage en inclinant cette fois
l'épée vers le bas pour qu'elle soit entièrement contenue dans la toile.
La chaire et la loggia
Sur le mur de gauche se trouve une
chaire peinte et décorée à laquelle on accède par un escalier en échelle. C'est
de là que le prêtre prêchait et faisait ses sermons. Juste en face, à droite du
maître autel, se trouve une petite galerie, une loggia. Selon la dernière
benoîte, Marie Louise Cadiou, c'est de là que suivait la messe une famille
importante du hameau, les Mirande. Mais certains affirment qu'elle servait
aussi aux chanteurs et aux prêtres durant les vêpres. La décoration au-dessus
de cette loggia est plus tardive, sans doute de la seconde moitié du XIe
siècle, comme l'indique le thème du Sacré Cœur peint au plafond, un concept
religieux généralisé à l'ensemble de l'Eglise catholique par le Pape Pie IX en
1865.
Les fonds baptismaux
Les fonds baptismaux se trouvent
immédiatement à gauche en entrant dans la chapelle. Ils prennent la forme d'une
armoire murale richement décorée de trois panneaux. Le panneau
supérieur montre Saint Jean baptisant le Christ sur les bords du Jourdain. Les
rives du fleuve sont couvertes d'arbres et de fleurs et le Saint officie de la
main droite en tenant toujours son bâton de berger de la gauche. A ses pieds,
un agneau blanc lève la tête pour ne rien perdre de la scène. Le panneau
intermédiaire est constitué de deux portes avec des motifs floraux. Enfin le
panneau inférieur comprend un grand motif géographique. A l'intérieur de
l'armoire se trouve une vasque en pierre dans laquelle on mettait l'eau bénite
servant au baptême. Le tout est d'une grande fraîcheur.
Un Christ à visage humain
Le Christ en croix, qui se trouve
sur le mur de droite en entrant, mérite qu'on s'y arrête un instant. La statue
de bois a été en effet remarquablement sculptée. Par sa morphologie le corps du
Christ a un aspect humain et diffère à la fois des corps suppliciés et
sanguinolents que l'on trouve souvent dans les églises espagnoles, voire des
corps athlétiques de body-builders que l'on peut voir parfois ailleurs. Là tout
est justement proportionné. Une blessure est apparente sur le flanc droit mais
le sang est plutôt suggéré que montré. Le Christ a un visage paisible et semble
dormir. Notons aussi que l'artiste a particulièrement travaillé la
coiffure. Il a tressé ses cheveux pour rappeler sans doute les petites nattes
latérales, les péotes, que portent encore aujourd'hui les Juifs pieux. Juste à
côté du Christ un confessionnal en bois présente peu d'intérêt de même que la
sacristie à laquelle on accède par une petit porte. C'est là que se trouve la
copie d’une gravure sur papier en deux parties du XVIIe siècle représentant la Crucifixion. L ’original
est actuellement au Musée Basque car sa conservation n'était pas possible dans
la chapelle, beaucoup trop humide.
Un pavement de tombes
Tant sous le porche de la chapelle
qu'à l'intérieur se trouvent de nombreuses pierres tombales. Ce qui n'a rien
d'exceptionnel. On enterrait souvent les prêtres et les membres des familles
importantes à l'intérieur des églises, la pierre tombale faisant alors office
de pavement. Ensuite, faute de place, on les enterra sous le porche. Et, enfin,
avec la poussée démographique, dans le cimetière qui fut créé tout autour de
l'édifice religieux. Une coutume ancienne voulait d'ailleurs qu'à
l'intérieur de l'église les familles installent leurs bancs et leurs chaises
sur ou autour des tombes des leurs et fassent brûler de petites bougies
torsadées, en cire d'abeille, enroulées en spirales sur elles-mêmes ou autour
d'un axe en bois —appelées ici "ezko" et de l'autre côté
"ezkubillo"— sur l’emplacement des chaises de la famille, “jarleku”. Lorsqu'une
jeune fille se mariait et venait dans sa nouvelle maison, elle apportait sa
propre chaise à l'église. Mais quand la vieille maîtresse de maison mourait, on
retirait sa chaise. Plus tard, lorsque l'on n'a plus enterré les morts dans les
églises, faute de place, la coutume selon laquelle chaque famille avait ses
places réservées à l'église a persisté. Aujourd'hui les gens s'installent
n'importe où.
Le mystère de la cloche
Si l'on monte à l'étage par
l'escalier de pierre qui se trouve à l'extérieur du bâtiment, on atteint une
galerie en bois composée de quatre rangées disposées en gradins qui servent de
sièges et de deux petits bancs latéraux situés sur des avancées du balcon. Ce
genre de galerie a été construit au XVIIIème siècle pour faire face à
l'augmentation de la population. Avant qu'elle n'existe, tout le monde se
retrouvait au rez-de-chaussée, les hommes sur les bancs de droite, les femmes
sur ceux de gauche. Puis lorsque ces galeries ont été construites, les hommes
sont montés à l'étage et les femmes sont restées en bas. Cela peut s'expliquer
en partie par le fait que lors de certaines cérémonies —notamment les
enterrements— elles jouaient un rôle plus important que les hommes. C'était
notamment le cas des femmes des quatre premières maisons entourant celle du
mort, qui prenaient le deuil comme la famille. Mais la benoîte officiait aussi
pendant la cérémonie. Aujourd'hui ce genre de distinction n'a plus cours. C'est
par la galerie que l'on accède au petit clocher percé de deux baies destinées à
recevoir des cloches. On n'y trouve cependant qu'une cloche. En l'examinant on
apprend que l'année de sa fonte, en 1623, le "rector de Mazcacen —curé de
Bascassan— était Bernardo de Libieta et que cette cloche a été fondue dans
l'atelier d'un certain Melchior de Quintana. Il existe encore une fonderie de
cloches qui porte ce nom dans la province de Palencia, en Espagne, mais il est
difficile de savoir si c'est la même. Le dimanche 29 septembre 1623 fut
célébrée une grande messe à la chapelle, la première dont on ait gardé la
trace. Il n'est pas impossible que la cloche fut installée cette année-là dans
l’édifice reconstruit. Enfin une autre inscription indique en latin "Saint
André, priez pour nous".
Dans ce petit clocher, il y a de la place pour deux cloches. Mais où est donc passée la seconde? Une tradition orale raconte que pour empêcher les soldats espagnols de la saisir, des paroissiens de Bascassan s'en emparèrent et la cachèrent dans une petite montagne au-dessus du hameau que l'on appelle toujours aujourd'hui "sainegi" ou "soinutegui", l'endroit où l'on entend le son de la cloche. Mais peu à peu on oublia son emplacement et aujourd'hui personne ne sait plus où elle se trouve. Cette histoire a sans doute été inventée en juxtaposant deux épisodes qui ont touché la vie locale mais se sont produits à deux décennies de distance. Le premier se situe en juin 1793, lorsquela Convention décida de
saisir les cloches pour les fondre et en faire des canons en n'en laissant
qu'une seule par église. Il est probable que c'est à cette époque que la cloche
de Bascassan fut réquisitionnée et disparut. Mais il faut mentionner que le nom
Seinhegi est antérieur à cette date puisqu'on le trouve déjà dans un document
notarial du 20 avril 1790. Le second épisode prend place vingt ans plus
tard, à la fin de 1813, lorsque les Espagnols occupèrent la région en
poursuivant les armées napoléoniennes qui avaient été vaincues outre-Pyrénées.
Mais on voit mal pourquoi ces troupes, au demeurant très catholiques, s'en
seraient pris aux cloches des églises. On pourrait toujours imaginer que c'est
en 1793 que les villageois cachèrent leur cloche pour échapper à l'ordre de la Convention. C'est
évidemment possible. Mais dans ces conditions, rien ne les empêchait un an plus
tard, après la chute de Robespierre et le retour progressif de la paix
religieuse, d'aller récupérer leur cloche pour la réinstaller. Le fait qu'ils
ne le firent pas laisse planer de sérieux doutes sur la véracité de cette
histoire. D'ailleurs la chapelle d'Alciette ne possède elle aussi qu'une seule
cloche et là-bas aucune histoire ne court à propos de la disparition de la
seconde.
Dans ce petit clocher, il y a de la place pour deux cloches. Mais où est donc passée la seconde? Une tradition orale raconte que pour empêcher les soldats espagnols de la saisir, des paroissiens de Bascassan s'en emparèrent et la cachèrent dans une petite montagne au-dessus du hameau que l'on appelle toujours aujourd'hui "sainegi" ou "soinutegui", l'endroit où l'on entend le son de la cloche. Mais peu à peu on oublia son emplacement et aujourd'hui personne ne sait plus où elle se trouve. Cette histoire a sans doute été inventée en juxtaposant deux épisodes qui ont touché la vie locale mais se sont produits à deux décennies de distance. Le premier se situe en juin 1793, lorsque
Le cimetière
Pour terminer quelques mots sur le
cimetière. On y trouve quelques stèles discoïdales anciennes, symbolisant à
l'origine sans doute le soleil ou une silhouette humaine, notamment sur le
petit tumulus qui se trouve au fond, le long du mur sud. Ce talus n'est pas une
tombe mais un remblais de terre sur lequel, il y a une quarantaine d'années,
les membres de l'association culturelle Lauburu —qui recensaient les monuments
funéraires— ont planté les croix abandonnées qu'ils avaient trouvées éparpillées
par terre. Ce sont les plus anciennes. Trois stèles discoïdales datent
respectivement de 1617, 1639 et 1684. On y voit aussi une quinzaine de croix
bas-navarraises que l'on ne trouve dans aucune autre province du Pays Basque.
Ce sont des croix facilement reconnaissables à leurs renflements bi-latéraux
arrondis. Elles étaient très en vogue au XIXe siècle. Tout comme la chapelle et
la benoîterie, le cimetière est classé à l'inventaire des Monuments
Historiques.
La petite maison qui se trouve tout à côté de la chapelle est la benoîterie, Serorategia. Elle ne paie pas de mine. Dans un rapport publié en mai 2001, en vue de sa restauration, Bernard Voinchet, architecte des monuments historiques, la décrivait ainsi: "Cette minuscule habitation a des proportions de maison de poupée, les quatre pièces, superposées deux à deux, font
Une origine inconnue
Mais d'où venait l'institution des benoîtes ?
On doit honnêtement reconnaître qu'il n'existe aucune certitude à ce
sujet. La première mention de benoîtes date du XVIe siècle
outre-Pyrénées, du XVIIe siècle chez nous mais on n'a rien d'antérieur. Une des
théories avancées —et qui est au demeurant assez crédible— est qu'elles
auraient été les dernières survivances d'un clergé féminin qui aurait existé
dans la religion ancienne des Basques. Par la suite l'Eglise catholique, avec
semble-t-il beaucoup de réticences, aurait fini par les intégrer à une place
subalterne par rapport au prêtre. La hiérarchie catholique semble d'ailleurs,
pendant des siècles, avoir éprouvé un malaise à l'égard de cette présence
féminine dans les lieux de culte. Outre-Pyrénées la première mention des
benoîtes date de 1540, lorsque Bernardo de Rojas y Sandoval, évêque de
Pampelune, s'en prend aux benoîtes qui s'occupent des ermitages et des grottes,
lieux par excellence de manifestations des divinités païennes. Il veut les
remplacer par des hommes qui, pour entrer en fonction, devront avoir reçu
l'aval du vicaire général. Quelques décennies plus tard, de ce côté-ci des
Pyrénées, Pierre de Lancre, le chasseur de sorcières, les dénonce dans
son livre "Tableau de l'inconstance des mauvais anges et démons",
publié en 1612. Il les accuse d'être des femmes de mauvaise vie qui
pervertissent les prêtres et servent de véhicule aux sombres desseins du Démon.
En Labourd, où on les assimile aux sorcières, plusieurs finiront sur le
bûcher. L'institution des benoîtes semble avoir connu son apogée du milieu du
XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle. Ensuite elle décline pour pratiquement
disparaître au XXe siècle. Beaucoup de villages ont complètement oublié
l'existence des benoîtes et la plupart des benoîteries ont été détruites dans
l'indifférence générale. Bascassan reste une exception. Il y eut un sursaut à
la fin des années 1980 lorsqu'un mouvement d'opinion se dessina pour sauver la
benoîterie d'Arbonne, menacée d'être rasée par la municipalité. A la suite de
cette affaire quatre d'entre elles (Arbonne, Bascassan, Saint-Pierre-d'Irube et
Succos) furent inscrites en 1990 à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques. A cette date on comptait encore 28 benoîteries en Pays Basque.
Marie-Louise Cadiou devant le retable de Bascassan (Arg. Jakintza 57 z.) |
Quel était le rôle d'une benoîte ?
Cela nous amène à parler des benoîtes. Elles
représentaient une institution unique non seulement dans le Sud Ouest mais
aussi dans le reste de la
France. La benoîte était à l'origine une auxiliaire active du
prêtre. Si elle accomplissait des tâches somme toute classiques —ouvrir et
fermer l'église, l'entretenir régulièrement, la préparer pour les services
religieux et à l'occasion des fêtes, sonner la cloche, laver et prendre soin
des vêtements sacerdotaux— elle était bien plus qu'une bonne de curé ou qu'un
simple bedeau féminin. En effet, elle avait sa place réservée pour de
nombreuses cérémonies —mariages, baptêmes, enterrements— et les services
religieux ne pouvaient commencer que si elle était présente. En outre, lors d'un
décès, elle jouait un rôle de premier plan dans la toilette mortuaire avec les
femmes de la maison et les premières voisines. Dans certains villages
lorsque le premier voisin venait chercher la croix à l'église —croix
qu'il devait porter devant le cercueil pour ouvrir le cortège funéraire— la
benoîte la lui remettait puis sonnait le glas jusqu'à ce qu'il l’ait déposée au
domicile du défunt. La durée de la sonnerie indiquait aux villageois à quelle
distance de l'église se trouvait la maison du mort. Ils pouvaient ensuite en
déduire son identité. La sonnerie du glas était à deux temps s'il s'agissait
d'une défunte, à trois temps pour un défunt. Plus tard le premier voisin vint
souvent chercher la croix en voiture ce qui mit fin à cette coutume.
Des fonctions multiples
Quelles étaient ses autres fonctions ? C'est
elle qui avec son ezko allumait les ezko apportés par les femmes lors des
enterrements ou des messes anniversaires ; elle remettait deux cierges à
des femmes proches du mort —soeur, nièce, belle-sœur— qui ensuite les apportaient
en offrande à l'autel ; elle faisait respecter les jarleku en interdisant
à des personnes étrangères aux familles de s'y installer ; elle sonnait la
cloche pour les cérémonies religieuses... mais aussi pour éloigner les orages,
la grêle, et les maladies ; elle disait, à la demande, des prières pour le
rétablissement des malades, assurer le succès de certaines entreprises comme
des projets de mariage, des examens... ; elle avait autorité pour
attribuer les nouveaux emplacements de tombes et de caveaux dans le
cimetière ; elle enseignait le catéchisme et des rudiments de lecture et
d'écriture aux petites filles ; elle prêtait assistance aux femmes qui
venaient d'accoucher. Parfois son prestige pouvait être grand parmi les villageois
qui n'hésitaient pas à venir lui demander conseil.
Marie Louise Cadiou au cimetière de Bascassan (Arg. Claude Labat) |
Nomination et rémunération
A l'origine au moins la benoîte
était choisie par l'assemblée de la paroisse parmi les femmes célibataires de
plus de trente ans, originaires de la paroisse, pieuses et ayant bonne
réputation. Plus tard ces règles se relâchèrent et des femmes mariées purent
accéder à cette fonction. Dans certains cas le seigneur local, s'il avait droit
de nomination du prêtre, pouvait également intervenir dans le choix de la
benoîte, ainsi que l'évêque. Mais il ne semble pas que les uns et les autres
disposaient de voix prépondérantes dans ces affaires. La benoîte apportait
parfois une dot à la communauté dont les intérêts servaient à la rétribuer.
Mais la part la plus importante de sa rémunération lui était payée en nature
par les paroissiens qui étaient tenus de lui fournir du blé, du maïs, du
millet, du froment, parfois aussi du lait et de la volaille. De plus elle
touchait un peu d'argent versé par les familles à l'occasion de chaque
cérémonie. Ainsi dans un entretien réalisé il y a quelques années par une jeune
femme qui préparait un travail sur les chapelles et les benoîtes, Maddy Nécol,
la dernière benoîte d'Ahaxe, se souvenait "que les paroissiens lui
portaient du bois, des dons en nature, et qu'ils ne tuaient jamais le cochon
sans partager avec elle". Quand les libéralités se faisaient rares
"on s'en passait", disait-elle. "Je n'avais pas été très gâtée.
Quand il n'y avait pas de poulet, on mangeait des œufs et quand les oeufs manquaient,
on se contentait des légumes du jardin".
La benoîterie et les benoîtes de Bascassan
La première benoîte dont on trouve
trace à Bascassan est Marie Damestoy. Elle naquît en 1689, probablement à
Etxartia, et mourut en 1771, à l'âge de 82 ans. C'est sans doute elle qui fit
construire Apezetxea.
Des occupants divers
Des occupants divers
La première fois où la benoîterie est
mentionnée est le 3 mai 1741 car s'y déroule un acte de vente d'un arpent de
terre entre les maisons Harguindeia et Iriberria. Mais pendant tout le XIXe
siècle, il n’y a aucune mention de benoîte parmi les habitants de la
benoîterie. Par contre on sait qu’en 1815 elle appartenait à Charles Etcheverry
(de la maison Etxeherria), en 1825 à un couple formé de Jean Etcheverst,
laboureur, et de son épouse, Marie Amestoy. En 1829, elle était occupée par
Jean Iralour, décrit comme "laboureur", et en 1905 y décédait
Gracianne Çacoutéguy, ménagère, veuve de Raymond Erdois un charpentier qui
avait habité un temps à Jauregia. Mais il n'est nulle part indiqué que la
seconde Marie Amestoy et Gracianne Çacoutéguy aient été benoîtes.
Il semblerait que déjà à cette époque, la benoîterie servait de simple
habitation à des gens de condition modeste qui n'avaient que des liens ténus
avec les anciennes benoîtes. Dans un document de vente du 3 février 1942
Gracianne Erdois-Etcheverry, appelée familièrement "Gaxiñaño”, est
présentée comme benoîte. Célibataire, elle était née à Ahaxe le 25 février 1855
et s'éteignit vers la fin de la
Seconde guerre mondiale chez une de ses nièces, à Aincille.
Elle vivait à la benoîterie avec son frère, Manex, célibataire comme elle, qui
entretenait le cimetière et un petit potager. Cependant, sur le plan
professionnel, elle était couturière et allait dans les maisons réparer les
vêtements. A la fin de sa vie elle était à moitié aveugle et n'accomplissait
plus guère de tâches dans la chapelle. Mais c'était, parait-il, une vieille
dame charmante qui adorait les enfants. Lui succéda peu après Marie-Louise
Cadiou, née Indart. Celle que l'on a appelée "la dernière benoîte du Pays
Basque" était originaire de Suhescun et issue d'une importante
famille de ce village, les Bachoc. Un de ses neveux, Erramun Bachoc, est
un intellectuel basque spécialiste du bi-linguisme. Elle épousa en 1945
Jean-Baptiste Cadiou, un chaisier originaire de Beyrie-sur-Joyeuse, ce qui
valut durablement à Marie-Louise le surnom de "kaderoxa", la
chaisière. Il demeurait déjà à la benoîterie lorsqu'elle vint habiter avec lui.
Il avait l'habitude de livrer ses chaises au moyen d'une petite carriole
accrochée à l'arrière de son vélo. Et lorsqu'il allait vers le bourg d'Ahaxe et
n'était pas trop chargé des enfants de Bascassan profitaient de ce moyen de
transport pour se rendre à l'école.
Le mariage se déroula à Suhescun et
un certain nombre d'habitants de Bascassan y assistèrent. Le couple eut une
petite fille qui mourut bébé. Jean-Baptiste Cadiou, que nous n'avons pas connu,
décéda le 11 février 1972 à l'âge de 65 ans.
Marie-Louise Cadiou (Arg. Claude Cabrol) |
Une propriété communale
Au moment où les Cadiou vinrent habiter
la benoîterie, elle était depuis une date indéterminée, propriété de la
commune. Cela se déduit d’une délibération du conseil municipal du 28 juin 1953
qui indique : «A la suite du budget, M. le maire fait savoir qu’il
convient de faire un bail en règle au sujet de la benoîterie de Bazkazane avec
le locataire actuel, Jean-Baptiste Cadiou. M. Le maire propose un bail de trois
ans à raison de deux cents francs par mois, soit deux mille quatre cents francs
à l’année, payables à M. Le percepteur. Le bail part donc au 1er juillet 1953».
Par la suite, il ne fut plus jamais question de ce bail. Ce document est intéressant,
d’une part parce qu’il fait de Jean-Baptiste Cadiou le locataire officiel de la
benoîterie, ensuite parce que nulle part, il ne mentionne Marie-Louise en tant
que benoîte.
Marie-Louise, la dernière benoîte
Ceci dit, Marie-Louise sortait de
l’ordinaire par sa personnalité, son allure, avec son béret perpétuellement
vissé sur sa tête, et les commentaires savoureux qu’elle faisait sur la chapelle.
Elle ne se laissait pas facilement démonter et tombait rarement dans le panneau
quand les jeunes lui faisaient une farce, par exemple de se faire passer pour
une équipe de télévision. Marie-Louise Cadiou, futée et très comédienne, jouait
parfaitement le rôle qu’attendaient d’elle spectateurs et touristes, au besoin
en rajoutait. Elle adaptait son discours en fonction du public et endossait
volontiers le costume de «benoîte». Elle avait installé une corde reliant la
cloche de la chapelle au pied de son lit, ce qui lui permettait de sonner la cloche
la nuit en cas d’orage «pour éloigner la grêle de Bazkazane et l’envoyer à
Lecumberry». C’était un personnage n’oubliant jamais de nous donner des rameaux
de buis béni pour la maison. En contrepartie, nous lui donnions des paquets de
café et de sucre. Elle avait repris à son compte un certain nombre de tâches
des benoîtes : ouvrir et fermer la chapelle, la nettoyer et la préparer
pour les services religieux et les fêtes, sonner les cloches et faire des
prières à la demande. Mais sa grande spécialité était celle du guide. Des
années après sa mort, des touristes demandent encore «ce qu’est devenue la
vieille dame qui expliquait si bien la chapelle».
Marie-Louise s’est éteinte à la
maison de retraite Luro à Izpura. Elle était tombée deux ans auparavant et
était restée toute une nuit sur le carrelage glacé. Elle avait été trouvée le
lendemain matin par Marie-Léonie Minhondo, qui lui parla à travers la porte,
mais ne put entrer car la benoîterie était fermée de l’intérieur. Finalement,
Marie-Léonie appela de l’aide et on pénétra dans la maison par la fenêtre du
premier étage. Marie-Louise fut transportée à la clinique Luro et se rétablit
rapidement. Mais le médecin lui interdit de revenir chez elle vivre seule. Elle
entra donc à la maison de retraite. Elle eut sa propre chambre, était lavée,
soignée et nourrie très correctement. Mais elle avait perdu tous ses repères
habituels et semblait désorientée. Avec elle, disparut définitivement, le 6
mars 1991, une institution pluri-centenaire qui a marqué le Pays Basque. Elle
avait 87 ans.
Marie-Louise Cadiou près des fonts baptismaux de l'église de Bascassan (Arg. Jakintza 57 z.) |
Ci-dessous un bref extrait d’un
enregistrement de Marie-Louise du 27 août 1987. Elle décrit les peintures et
les ornements de la chapelle. Le double de cet enregistrement fut confié à
Marie-Pierre Erguy, journaliste à Radio France Pays Basque.
«Dieu, le globe à la main qui nous
bénit de sa main droite. Le Fils avec sa croix, qui nous a sauvés avec sa
croix. Saint-Esprit, la colombe, le soleil et tout.
A la deuxième rangée, Jésus-Christ qui supplie avec les deux bras montés et la mère en pleurant avec le mouchoir, que ça veut dire que c’est du XVIe siècle.
Saint Jean-Baptiste, l‘agneau au genou, Saint Jean et le petit franciscain.
Ici, les Apôtres.
Saint André, patron de l’église, patron du quartier qui n’a jamais refusé des grâces. Et qu'à la cloche, c’est écrit : «Saint André, ora pro nobis».
Saint Pierre avec ses clefs qui va nous ouvrir le ciel.
Saint Léon qui a été décapité voulant corriger Bayonne.
Saint Paul qui était boiteux et qui montre le pied tordu.
Saint Pierre martyr, le directeur du couvent dominicain qui guérissait les malades.
Saint Michel qui va nous peser le mal. Et si nous avons plus de mal, le diable tend la griffe. Mais en même temps, Saint Michel va nous défendre avec l’épée.
Ici... les apôtres qui sont sculptés en bois : Saint André, Saint Pierre, Saint Paul, Saint Jean-Baptiste.
La croix de procession qui est aussi été sculptée aussi en seule pièce.
Ici les femmes. Sainte Catherine, le balai à la main droite et le filet à la main gauche, et ses deux amies : ici Marie-Madeleine, et Marie-Cléophas qui porte le bois pour le feu parce qu’il n’y avait pas, ni l’électricité, ni la lumière.
Etla
Vierge dont c’étaient les trois cousines.
Deux chaînes en or en suspens à la main dela Vierge pour deux miracles
qui sont arrivés ici. Deux filles qui étaient gravement malades et qui sont
guéries, un de Biarritz et un d’Ahaxe. Et celle d’Ahaxe qui a les doigts
beaucoup plus longues que nous, qui fait des massages. Que bon Dieu l’a guérie
pour faires des massages (1).
Et le Purgatoire derrière la statue, il faut approcher pour voir».
(1) Il s’agit de Jeanne Etchepareborde, kinésithérapeute.
A la deuxième rangée, Jésus-Christ qui supplie avec les deux bras montés et la mère en pleurant avec le mouchoir, que ça veut dire que c’est du XVIe siècle.
Saint Jean-Baptiste, l‘agneau au genou, Saint Jean et le petit franciscain.
Ici, les Apôtres.
Saint André, patron de l’église, patron du quartier qui n’a jamais refusé des grâces. Et qu'à la cloche, c’est écrit : «Saint André, ora pro nobis».
Saint Pierre avec ses clefs qui va nous ouvrir le ciel.
Saint Léon qui a été décapité voulant corriger Bayonne.
Saint Paul qui était boiteux et qui montre le pied tordu.
Saint Pierre martyr, le directeur du couvent dominicain qui guérissait les malades.
Saint Michel qui va nous peser le mal. Et si nous avons plus de mal, le diable tend la griffe. Mais en même temps, Saint Michel va nous défendre avec l’épée.
Ici... les apôtres qui sont sculptés en bois : Saint André, Saint Pierre, Saint Paul, Saint Jean-Baptiste.
La croix de procession qui est aussi été sculptée aussi en seule pièce.
Ici les femmes. Sainte Catherine, le balai à la main droite et le filet à la main gauche, et ses deux amies : ici Marie-Madeleine, et Marie-Cléophas qui porte le bois pour le feu parce qu’il n’y avait pas, ni l’électricité, ni la lumière.
Et
Deux chaînes en or en suspens à la main de
Et le Purgatoire derrière la statue, il faut approcher pour voir».
(1) Il s’agit de Jeanne Etchepareborde, kinésithérapeute.
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